Pour aller plus loin
- «Jamais ou presque jamais les contemporains n'ont eu la moindre conscience de vivre et de créer dans une période classique, réaliste, symboliste ; encore moins n'ont-ils proclamé, comme le guerrier de l'image légendaire : «En avant, chevaliers du moyen âge !» ou «Hardi, hommes de la Renaissance !» ou «Nous sommes les préromantiques»... La réincarnation chère à Pythagore jouerait les plus étranges tours aux grands hommes de terres du passé si elle leur redonnait vie et conscience humaine après quelques centaines d'années. Delacroix rugirait de se voir appelé romantique et rangé auprès de Balzac et de Baudelaire qu'il se refusait à goûter. Poussin, Descartes et Racine souriraient de lire, dans de san-vants livres écrits au pays où Descartes guerroya, qu'ils furent les représentants du baroque.» (H. Peyre, Les Générations littéraires, 1947.) Cette analyse vous semble-t-elle devoir condamner définitivement la notion d'École ?
- A l'aide d'exemples tirés de vos lectures ou puisés dans d'autres domaines artistiques, vous commenterez et vous discuterez ces propos d'Alfred de Vigny, dans la préface de son roman Cinq Mars : « A quoi bon les Arts, s'il n'étaient que le redoublement (...) de l'existence ? Eh ! bon Dieu, nous ne voyons que trop autour de nous la triste et désenchanteresse réalité : la tiédeur insupportable des demi-caractères, des ébauches de vertu et de vices, des amours irrésolues, des haines mitigées, des amitiés tremblotantes, des doctrines variables, des fidélités qui ont leur hausse ou leur baisse, des opinions qui s'évaporent ; laissez-nous rêver que parfois ont paru des hommes plus forts et plus grands, qui furent des bons ou des méchants plus résolus ; cela fait du bien. Si la valeur de votre VRAI nous poursuit dans l'Art, nous fermerons ensemble le théâtre et le livre pour ne pas le rencontrer deux fois. » Alfred de Vigny, « Réflexions sur la vérité dans l'art », Préface (1827) à Cinq-Mars (1826).
- Alors que Sainte-Beuve déclare que pour juger équitablement les chefs-d'½uvre il ne faut pas les séparer « de la société dont ils furent les plus belles décorations », et que Renan affirme que « la véritable admiration est historique », Anatole France dit au contraire que « comprendre un chef-d'½uvre, c'est le recréer soi-même à nouveau. Chaque génération d'hommes cherche une émotion nouvelle dans les ouvrages des vieux maîtres ». Dans quelle mesure ces diverses conceptions peuvent-elles nous aider dans l'étude des grandes ½uvres dramatiques du XVIIe siècle ?